domingo, 12 de julho de 2009

Aix'09 - III - Idomeneo




(
Idomeneo, Aix'09: Delunsch como Elektra)

«Tès attendue, cette nouvelle production d'Idoménée, de Mozart, au Théâtre de l'Archevêché, consacrait les débuts du metteur en scène Olivier Py (directeur du Théâtre de l'Odéon) au Festival d'Aix-en-Provence.

Py s'est prouvé qu'il était à la hauteur de l'enjeu : dans son premier chef-d'oeuvre, Mozart, 25 ans, a mis toute sa science et même plus, persuadé que Munich, où eut lieu la création, en 1781, lui ouvrirait la carrière.

Ce spectacle est une réussite qui n'est pas sans susciter de l'agacement. Du reste, il fut accueilli par les huées du public, qui attendait sans doute une mise en scène plus classique. En fait, Olivier Py en fait trop, il pèche par excès d'orgueil et de zèle, développant une manière de "Grande Parade de Py". Il étale le catalogue virtuose de son savoir-faire, éprouvé dans les huit opéras qu'il a mis en scène depuis une dizaine d'années, dont le fameux Tristan et Isolde de 2005 reste la plus belle réussite.

La scénographie est due à Pierre André Weitz, ingénieux complice de Py, spécialiste des grands praticables et tréteaux métalliques. Weitz a échafaudé une cosmogonie à trois niveaux. En bas, à fond de cale ou de tarmac d'aéroport, les esclaves : la princesse troyenne Ilia et les siens, faits prisonniers par les Grecs - ici des Africains traités par des hommes en armes cagoulés.

Puis la ligne de partage entre l'ancien et le nouveau monde. D'un côté, la vieille civilisation des dieux antiques qu'incarnent le roi de Crète, Idoménée le superstitieux, soumis aux monstres de Neptune, et la princesse d'Argos, la tragique Electre. De l'autre, Idamante, bâtisseur de la Cité nouvelle, fils christique offert en holocauste par son père, dont le règne futur sera porteur de paix, amour, lumière.

Les éclairages aux néons tournoyants, les tréteaux manipulés à vue et formant un ballet de métal, le grand rideau de Plexiglas levé et baissé selon que le temps de l'intrigue se clarifie ou se brouille comme au travers d'une vitre sale, tout cela donne de très belles visions.

Mais les mouvements sans cesse, les effets de miroirs et de vagues de lumière sur les murs de l'Archevêché donnent parfois le mal de mer et phagocytent par trop la musique. Il manque un peu de mesure à cette démesure. D'autant que la direction d'acteur est la plupart du temps remarquable. Jusque dans ses réjouissants premiers degrés : jeter une bouteille à la mer revient à la lancer à la figure de Neptune.

MÉTAL PIVOTANT

Quelle belle idée qu'Electre, dédaignée par Idamante, puisse jouir elle aussi de la sérénade d'amour adressée à une autre ! Que le sublime quatuor du troisième acte se joue dans la valse des couples Idomenée-Electre, Ilia-Idamante, sur fond de métal pivotant.

Le chef d'orchestre Marc Minkowski a choisi la version viennoise de 1786, qui distribue Idamante en ténor, en lieu et place du castrat de la version originelle, habituellement interprétée par une mezzo- soprano. Cela donne un beau duel de ténors, d'où sort vainqueur l'Idoménée de Richard Croft, souverain dans les redoutables vocalises du "Fuor del mar". Fine et sensible, la soprano belge Sophie Karthäuser (Ilia) porte avec aisance sa couleur noire d'emprunt, tandis que Mireille Delunsch, en Electre, prouve une fois de plus quelle est une tragédienne-née.

Minkowski, pour en être à sa quatrième production d'Idoménée, n'a rien perdu de sa fraîcheur. Et les Musiciens du Louvre ont su privilégier la ligne expressive, prenant résolument parti, tout comme Mozart, pour le nouveau monde.»


(Idomeneo, Houston Grand Opera: Richard Croft no papel titular - em cima - e Olivier Py - em baixo)

Este Idomeneo, pessoalmente - como disse -, conta com duas vedetas, há muito consagradas: Olivier Py (cuja encenação de Tristan und Isolde é mítica) e o magnífico Richard Croft, que cantou o melhor Il Mio Tesoro (Don Giovanni, Bastilha, 2000) que a minha memória consegue alcançar (nunca é de mais repeti-lo)!

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