terça-feira, 16 de fevereiro de 2010

Lulu - Grand Théâtre de Genève, Fevereiro de 2010 II - Py & Patibon


(Patricia Petibon, como protagonista de Lulu, da ópera homónima de Berg, em Genéve)

Não cessam as aclamações da dupla de sonho, que revitaliza a
Lulu de Genéve. Doravante, Lulu deverá escrever-se com duplo "P":

«Py est parti de Wedekind, auteur de la pièce, plus que de Berg, le compositeur : un auteur tout sauf réaliste, un précurseur de Brecht et du surréalisme. Le monde y est vu comme un cirque où les personnages sont des rôles plus que des individualités, une allégorie de l'inhumanité du monde moderne où le sexe et la mort ont remplacé le cœur et la raison. Cette descente aux enfers sacrificielle (quelle belle image finale de Lulu mourant debout les bras en croix !) se traduit par un spectacle saturé de couleurs expressionnistes, de mouvements de décors vertigineux, de costumes criards, dans un mouvement incessant qui est une fuite en avant. Oui, le plateau est surchargé jusqu'à la dispersion, oui la mise en scène est parfois illisible à force d'être explicite et l'attention a du mal à se fixer, mais quelle virtuosité, quel sens du spectacle au service d'une vision du monde ! On ­repensera aux imperfections du spec tacle, on n'oubliera pas sa puissance expressive.

La place manque pour détailler les prestations des chanteurs, remarquables dans l'ensemble (le Dr Schön de Pavlo Hunka, la Comtesse Geschwitz de Julia Juon), d'autant que l'on a envie de s'attarder sur celle de Patricia Petibon en Lulu. Débutant dans ce rôle si exigeant devant lequel Natalie Dessay a si constamment et si absurdement reculé, elle y est d'emblée inoubliable. Utilisant sa voix légère et souple comme un instrument de musique, sans la moindre stridence, elle mue comme un serpent pour entrer dans les peaux successives qu'Olivier Py fait revêtir à cette figure mythologique immémoriale : l'incarnation d'une vie, pour une artiste qui nous a si souvent agacé par ses minauderies. Admirable direction musicale de Marc Albrecht, transparente sans être radiographique, tendue sans être raide, et qui tire de l'Orchestre de la Suisse romande des couleurs à la fois crues et chaudes, entêtantes.»

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